Les suites de hits qui font pschitt !

C'est pas que les paroles, c'est même (surtout) l'interprétation, pour peu qu'on puisse parler d'interprétation, comme je le disais ! Aujourd'hui, cap sur l'Espagne, avec...


Tout le monde a gardé en tête ce gimmick sifflé fin 96-début 97 qui restait facilement en tête et marquait ce morceau nommé Streamline. Ce titre, rentré au Top 50, marquait le début d'une petite mode makina-dance, quelques autres titres du genre ont ainsi pu bien marcher en clubs en 97-98 et quelques compilations sortir, parfois avec des sifflets du même genre.

Pourtant, Streamline n'était pas vraiment une nouveauté à l'époque, puisque c'est un titre de la génération Black Money, sorti en Espagne en... 1994. Le titre était sorti sur un sous-label de Contraseña Records, le label dance phare à l'époque en Espagne, situé à Valence, ville espagnole N°1 dans le style. Juan Carlos Pla, le producteur, a fait d'autres titres du genre parfois meilleurs, notamment sous le pseudo Dagon. En 96 il est parti monter son propre label et c'est à cette époque que Vicente Molla, le directeur de Contraseña, a récupéré les droits du titre, il en avait d'ailleurs signé un remix. C'est là qu'il a vendu la licence du titre à l'étranger, dont la France, pour en faire un succès. Et en 97, sortait chez nous Wanna Dance All Day, clone du premier qui a cartonné lui aussi... sauf qu'il n'était contrairement aux apparences pas fait par le producteur originel mais donc par le fameux Molla, qui avait engager un autre producteur entre temps pour le réaliser avec lui. Difficile de réussir ce genre d'entourloupe deux fois, le troisième et dernier Newton nommé Stretch, assez différent à part le traditionnel gimmick sifflé, à lui totalement raté son coup. Exit la makina-dance (appelée aussi parfois makineta) au top 50. La semaine prochaine, un des principaux piliers de l'eurodance dans les starting-blocks !

Ca avait été demandé il y a quelques semaines par pasadenas je crois, nous voici arrivés à l'année 1996 qui est celle de la baisse de succès pour...


Si l'Anglais Ian Campbell (ICE = Ian Campbell Esquire) a connu un méga-hit dès 1989 avec Easy, déjà en collaboration avec Robyx et connu quelques insuccès entre 1990 et 1992, son retour retentissant fin 1993 avec Take Away The Colour (avec les chanteuses Jasmine et Simone Jay) lui a permis de figurer parmi les piliers de la dance en 94 et 95, il était même sûrement l'interprète du genre le plus populaire chez nous sur la période fin 94 - début 95, pour ses titres avec Alexia.

La fin de la gestion de l'album Ice 'N Green a quand même été plutôt cahotique, avec des sorties singles parfois différentes selon les pays. Certains ont privilégié Russian Roulette ou Dark Knight Rider (largement inspirés par Mo-Do et Cappella), pour la France il y a eu un megamix inédit en 95 et en 96, et ce choix étrange de dernier single que fût Funkin With You, totalement en décalage avec ce qu'il proposait à l'époque, pas étonnant que le titre se soit totalement planté. A cette époque,  Ian avait déjà cassé son contrat avec Robyx pour signer avec Polydor qui lui avait promis plus de liberté artistique avant de lui dire "finalement non, tu vas continuer ce que tu faisais avant, on va te trouver des producteurs !"

En a résulté l'album Dreadatour, avec notamment deux singles chantés par Valentina Ducros produits par Masterboy, qui ont bien marché, mais bien moins qu'avant. Le single Let's Take It Easy, (écoutable ici) arrivé finalement début 97, a marqué le début de la liberté artistique qu'il souhaitait à l'époque, comme celle de la fin de son succès commercial. Il continue toujours à sortir des titres très confidentiels, le plus souvent avec Sanny J.

Oui difficile de rester au top durablement, surtout lorsqu'on veut prendre son indépendance dans la composition quand on a été propulsé pendant des années par un producteur chevronné, prolifique et de talent comme Robyx.
C'est vrai qu'une production comme Funkin' with you fait tache par rapport aux titres devenus gold comme Think about the way ou It's a rainy day. Ceci dit l'album Ice'n'green incluait quelques titres décalés avec ces super-productions comme Labba Ling (un Reel 2 Real-like), Look after nature ou encore The Britanicain.

En tout cas, preuve du succès phénoménal d'Ice MC de 93 à 95 en Europe, ils avaient édité l'excellent album remix de Ice'n'green en CD et... en triple vinyl, chose rare pour les artistes eurodance, avec les versions remixées des titres phares et les versions longues des autres titres de l'album dont les excellents Run fa cover, Russian roulette et Dark night rider... Un vrai petit bijou
Jugez plutôt du tracklisting...

http://www.discogs.com/viewimages?release=876472

Sur le CD Remix, il n'y a pas l'extended de Run Fa Cover, dommage.

http://www.discogs.com/ICE-MC-Ice-N-Green-The-Remix-Album/master/3902

Aaaah OK ... Alors "Ice",ce n'est pas pour "glace" !!! J'ai appris un truc (et j'ai découvert un pti single sympatoche par la même occasion).

Ice 'N Green fait clairement partie des albums dance best-sellers de l'époque, il y en a eu quelques autres qui ont été édités en vinyl, comme par exemple Serenity de Culture Beat (que j'avais eu sous ce format) ou en double LP Different Dreams de Masterboy, resté plus de 6 mois au top albums en France. Aujourd'hui, un autre projet phare de la dance qui aimait sortir des sentiers battus et le faisait quasi systématiquement, c'est...


Ce projet créé à la toute fin des années 80 par les producteurs allemands Anzilotti & Münzing, qui avaient déjà décroché un méga-hit avec Electrica Salsa de Off (aka Sven Väth), a décroché le jackpot d'entrée avec The Power et ses multiples samples, c'était aussi le premier hit avec la si prisée formule "chanteuse pour le refrain, rapper pour les couplets".

Pour le second album The Madman's Return sorti en 92, les producteurs s'étaient laissés convaincre par le rapper Turbo B qui avait choisi comme single précurseur dès la fin 91 un single très lent nommé Colour Of Love qu'il aimait beaucoup (il était seul en gros plan sur la pochette !), contrairement à Rhythm Is A Dancer, titre sans intérêt pour lui. On connaît la suite, Colour Of Love a bien raté son coup chez nous, marchant quand même un peu en Allemagne, mais le besoin de vite enchaîner avec  Rhythm Is A Dancer s'est fait sentir, et on sait ce qui s'est passé... cette histoire est le début des conflits entre Turbo B et les producteurs, il a quitté le groupe fin 92 pour faire quelques titres solo et des featurings, puis rejoindre Centory en 1994.

C'est à la même époque que Snap! lançait leur troisième album Welcome To Tomorrow, une nouvelle fois changement de style et de chanteuse avec l'arrivée de Summer. Le 1er single a bien marché, le second The First The Last Eternity ça dépend des pays, chez nous ça ne l'a pas fait du tout malgré le GDC remix inspiré par Quench, ce titre de début 95 marquait le début de la fin du succès pour eux... car par la suite Snap! n'est arrivé à se classer dans les charts qu'avec des remixes de leurs principaux hits. Ce qui ne les a pas empêchés de tenter de nouvelles idées avec des titres confidentiels (dont Beauty Queen en 2005), dont le dernier remonte à 2008.

ICE MC : Est-ce que quelqu'un sait s'il existe un rapport entre Ice MC (de son nom Esquire) et Esquire souvent associé à Offbeat pour les remixes de quelques titres comme Eminem & Rihanna (The monster), John Newman (Love me again), Calvin Harris (Sweet nothing), ou qui s'est associé à Daft Punk pour leur production High life 2011?

SNAP : Il est vrai que Snap a fourni des productions très hétéroclites, ce qui quelque part fait leur identité artistique. Entre un The Power très rap, un Rhythm is a dancer très dance, un Exterminate au rythme cassé et un Welcome to tomorrow ou The first, the last... très rapides, difficile de retrouver une régularité. D'ailleurs ces deux derniers titres se mixent très bien avec le Angel de Jam & Spoon Pour ma part j'aimais bien le Colour of love et aussi le très anecdotique Ooops up, avec son bruitage couuiiic de canard de bain

Non Tibo,il n'y a aucun rapport entre les deux protagonistes.Tu peux t'en rendre compte via la page Fbk d'eSquire.

Pour Snap! moi aussi j'ai toujours eu un petit faible pour Ooops Up (et son bruitage que tu as bien défini !
Ce projet a toujours voulu coller à l'air du temps en matière de dance music et il faut avouer que ça a plutôt bien réussi jusqu'au Welcome to tomorrow.

Ok merci pour l'info DG

Une semaine de congés, Moratto? C'est l'armistice?

SMR a écrit:Une semaine de congés, Moratto? C'est l'armistice?

Non, juste une absence imprévue qui fait que je ne suis de retour et dispo que maintenant, y a donc un décalage exceptionnel !

DJTibo a écrit:ICE MC : Est-ce que quelqu'un sait s'il existe un rapport entre Ice MC (de son nom Esquire) et Esquire souvent associé à Offbeat pour les remixes de quelques titres comme Eminem & Rihanna (The monster), John Newman (Love me again), Calvin Harris (Sweet nothing), ou qui s'est associé à Daft Punk pour leur production High life 2011?

SNAP : Il est vrai que Snap a fourni des productions très hétéroclites, ce qui quelque part fait leur identité artistique. Entre un The Power très rap, un Rhythm is a dancer très dance, un Exterminate au rythme cassé et un Welcome to tomorrow ou The first, the last... très rapides, difficile de retrouver une régularité. D'ailleurs ces deux derniers titres se mixent très bien avec le Angel de Jam & Spoon Pour ma part j'aimais bien le Colour of love et aussi le très anecdotique Ooops up, avec son bruitage couuiiic de canard de bain

DG02 a écrit:Non Tibo,il n'y a aucun rapport entre les deux protagonistes.Tu peux t'en rendre compte via la page Fbk d'eSquire.

Pour Snap! moi aussi j'ai toujours eu un petit faible pour Ooops Up (et son bruitage que tu as bien défini !
Ce projet a toujours voulu coller à l'air du temps en matière de dance music et il faut avouer que ça a plutôt bien réussi jusqu'au Welcome to tomorrow.

Alors effectivement, il n'y a aucun rapport, d'ailleurs le nom de Ice MC c'est juste Ian Campbell, Esquire mis après un nom, c'est juste une façon anglaise de dire "Monsieur", comme par exemple quand on adresse un courrier à untel, suivi de Esquire, souvent abrégé Esq.

Snap! c'est marrant car perso, Ooops Up à l'époque m'avait beaucoup déçu, je comprenais pas pourquoi ils osaient sortir un tel single après le surpuissant The Power. Maintenant ça passe beaucoup mieux, même si je ne le mets toujours pas avec leurs meilleurs titres. Je considère toutefois plus que Snap! devançaient souvent les tendances plus qu'ils ne les suivaient, en s'acharnant à sortir des titres vraiment différents les uns des autres sans coller à la facilité.

Cette semaine, direction la Belgique avec...


C'est le projet qui aura amené des sonorités techno européennes au grand public dans le Top 50 avec Le Dormeur, puis l'album du même nom, révélant à l'occasion les talents scéniques d'un certain Philipe Dhondt plus connu sous le pseudo de Boris, déjà évoqué. Petit à petit, les titres du projet sont devenus de plus en plus accessibles et éloignés de l'esprit d'origine, ce qui a d'ailleurs eu pour conséquence que le producteur originel, Jacky Meurisse, s'est finalement vu retirer le projet par son patron pour divergences d'opinion, vu que c'est ce dernier qui en avait les droits. Comme à l'époque de Capitaine Flam, l'autre projet du même studio qui marchait le plus fort commercialement, c'était G.O Culture, ils ont malheureusement eu l'idée fatale : faire pour 1994 un Pleasure Game qui ressemble à du G.O Culture !

C'est ainsi qu'ils nous ont affligé pour l'été 94 d'une reprise de la vieillerie populo de Bob Azzam Mustapha (Chérie Je T'Aime)  On ne réussit pas ce genre de coup tous les ans, là ça a même été un mega bide. Pleasure Game ne s'en est relevé qu'une ultime fois à la rentrée 1995 avec un titre aussi peu plébiscité nommé Le Martyr, et qui marquait une transition du projet vers Boris, il y a d'ailleurs un remix signé nommément de Boris. Pour être complets, on peut rajouter un remix 2002 du Dormeur, sorti sous le simple nom "Le Dormeur" (pas Pleasure Game), avec notamment un remix très tapageur de DJ HS.